"Nairobi Slums" 

Dans le plus grand bidonville d'Afrique



"Nairobi Slums"

In the largest slum of Africa 






Kenya



2013 - 2015 



L'histoire a commencé avec deux jeunes activistes, Asha et Benja. Deux jeunes issus de ce bidonville -le plus grand d'Afrique- qu'on appelle Kibera, fait de tôles, de boue, de détritus, de misère, de violence... et d'un million d'humains. 


Pendant près de deux ans, ils m'ont emmené à la découverte d'un monde qu'ils s'acharnent à défendre et à vouloir étendre pour une bonne raison: Kibera abrite 60% de la population de Nairobi, concentrés sur à peine 6% du territoire de la capitale kenyane. 


Dans cet univers sous pression, la violence est permanente et le drame quotidien: pour le voir il suffit de marcher entre les débris d'un immeuble effondré, dans les couloirs d'un centre d'accueil pour victimes de viols, ou tout simplement dans les bars du bidonville, où l'on vous raconte tout. 



The story begins with two young activists, Asha and Benja. Two youth from this slum –the largest of Africa- that we call Kibera, made of sheet metal, mud, rubbish, misery, violence… Un one million of humans.


For almost two years, they took me inside a world they are struggling to defend and to extend for a good reason : Kibera hosts 60% of the population of Nairobi, concentrated on 6% of the kenyan’s capital city territory. 


In this universe under pressure, violence is permanent, and drama is everyday life : all it takes to see it is to walk in the fragments of a collapsed building or a freshly destroyed house. It is to walk in the corridors of a care center for rape victims, or quite simply to spend some time in the bars of the slum, where people tells you everything.

Nairobi, Kenya. Portrait d'Asha. Son combat du moment porte sur les expulsions arbitraires le long de la voie de chemin de fer qui traverse Kibera, et pour la réhabilitation duquel toutes les habitations alentours sont rasées sans solutions de relogement, l'argent destiné aux "victimes collatérales" du chantier ayant "disparu". 



Nairobi, Kenya. Portrait of Asha, fighting today against the arbitrary evictions along the railway route trough Kibera. For rehabilitation purposes, all the surounding houses are demolished without alternative housing. The monney for the « collateral victims » of the construction site has « just disapeard ».

Kayla, 30 ans, est l’une des victimes des démolitions de Kibera : « C’était le mois dernier. En rentrant chez moi, j’ai retrouvée ma maison entièrement détruite. Mes affaires étaient là, éparpillées. Tout ce qui avait un peu de valeur avait été volé », raconte cette mère de quatre enfants, serrant contre elle un nourrisson qu’elle a bien failli perdre.


« J’ai essayé de comprendre, de parler à ceux qui étaient en train de finir de tout casser, mais ils ont commencé à me frapper malgré le fait que je sois enceinte. J’ai fini par tomber par terre avant de m’évanouir ».


Kayla s’est réveillée à l’hôpital, réalisant qu’elle avait tout perdu : « Ensuite ils ont tout brûlé. Maintenant je vis dans une école. Je n’ai pas de travail, plus rien… »




Kayla, 30 years old, is one of the victims of the demolitions in Kibera « Next month, I found my house totally destroyed. My things were there, scattered . All that had a bit of value had been stolen », says this mother of four children, hugging a baby that she almost lost.


« I tried to understand, to talk to thos who were finishing to destroy everything, but they started to beat me despite the fact I was pregnant. I falled down before fainting ».


Kayla woke up at the hospital, realising that she had lost everything : « After that, they burned everything. Now I live in a school. I don’t have any job, I don’t have anything ».

Asha, Benja et leur groupe d'activistes sur le chemin de fer de Kibera.


Asha, Benja and their group of activists on Kibera's railway 

Benja

Attirés par les vibrations d’un air de reggae bien connu, Benja et moi entrons dans ce petit bar fait de bois et de terre. 


A l’intérieur, nous rencontrons quelques clients épuisés, détruits par le Khat, l’alcool frelaté et la marijuana : « On n’a que ça a faire », m’explique l’une des jeunes femmes avant de sombrer.



Attracted by the vibrations of a well known reggae tune, Benja and myself decide to come in this small bar, made of wood and soil. 


Inside, we meet a few exhausted clients, ruined by Khat, doctored alcool and marijuana : « We don’t have anything else to do », says one of the young woman before sinking. 

Attirés par les vibrations d’un air de reggae bien connu, Benja et moi entrons dans ce petit bar fait de bois et de terre.

A l’intérieur, nous rencontrons quelques clients épuisés, détruits par le Khat, l’alcool frelaté et la marijuana : « On n’a que ça a faire », m’explique l’une des jeunes femmes avant de sombrer.

Attracted by the vibrations of a well known reggae tune, Benja and myself decide to come in this small bar, made of wood and soil.

Inside, we meet a few exhausted clients, ruined by Khat, doctored alcool and marijuana : « We don’t have anything else to do », says one of the young woman before sinking. 

"Keep peace alive again". Kibera est réputée frondeuse, et c’est d’ici que sont parties les émeutes électorales de 2008, qui ont embrasé le pays, faisant plus de 1500 morts et 300.000 déplacés.



« Keep peace alive again ». Kibera as the reputation to be the fiefdom of the opposition. It is from here that the electoral riots of 2008 started, before set alight all the country and provoke more than 1500 deads and 300.000 refugees.  




"Un jour, tout cela va brûler -par accident ou pas- Les gens pleureront un peu,  on enterrera les morts, et puis les entrepreneurs viendront construire leurs buildings en chassant les pauvres le plus loin possible", me prédit un journaliste de la ville. 


"One day or another, everything is going to burn. By accident or not. People will cry a little bit, they'll bury their dead, and business men will come to build buildings, chasing away the poor", promises a local journalist. 


Kibera est sans doute l'un des bidonvilles les plus célèbres du monde. Pourtant non loin de là, à quelques encablures, existent d'autres lieux identiques et parfois rivaux, comme le slum de Matharé ou j'ai retrouvé les équipes de Médecins Sans Frontières. 






Kibera is probably one of the most famous slum in the world. However, not far from here, a stone throw away, stands identic places, sometimes rival, like the district of Matharé, where I met the teams of Doctors Without Borders




Ouverte peu après les émeutes électorales de 2007, durant lesquelles de nombreux cas de viols ont été rapportés dans les quartiers les plus défavorisés de la capitale kenyane, la clinique de Médecins Sans Frontières accueille chaque jour de nouvelles histoires dramatiques. Ce lundi, dix nouvelles victimes se sont présentées.


« Nous recevons ici plus de 230 nouveaux cas par mois. Majoritairement des femmes, mais également des hommes. Le plus jeune que nous ayons eu était un bébé de huit mois, le plus âgé, une femme de 87 ans »




The care center for rape victims of Doctors Without Borders has been oppened after the electoral riots of 2007, during which numerous cases have been reported in the most disadvantaged districts of the city. This Monday, 10 victims showed off.


« We receive here more than 230 cases a month. Most of them are women but there is also mens. The youngest case we had was a 8 months years old baby. The oldest, a old woman of 87 years old ».

 

Pendant trois jours, Anna affirme avoir été violée par un groupe de terroristes, qui voulaient la forcer à commettre un attentat dans le plus grand marché de Nairobi. Rejetée par sa famille, c'est ici qu'elle se cache en attendant de trouver un refuge hors de la ville. 


For three days, Anna has been raped by a group of terrorists, who wanted to force her to commit a bombing in the biggest market of Nairobi. 


She has been rejected by her own family, and she's now hiding herself here, waiting to find a refuge out of the city. 

Récemment arrivées à la clinique de MSF, ces deux femmes -mère et fille- ont marché depuis le Congo voisin d'où elles ont fui le massacre de leur village. La jeune femme porte l'enfant d'un rebel qui l'a violée sur le chemin de l'exil. 


Portrait of a mother and her daughter recently arrived in DWB clinic after fleeing from the killings in their village in DRC. On the way, the daughter has been raped by rebels. 

Alors que j'écoutais les histoires dramatiques des femmes de la clinique de MSF, un immeuble situé non loin de là s'est effondré, comme cela arrive souvent dans ces quartiers construits à la hâte. Sous les décombres, aucun bruit, excepté la sonnerie d'un téléphone... 


While I was listening to the dramatic stories of the women of DWB clinic, a building collapsed in the neighbor. This kind of things happens quite often in this district, where buildings are hastily built. Under the rubbles: no sounds except the ring of a mobile phone. 

Des ouvriers sur un chantier de Matharé regardent les secours tenter de sauver les victimes de l'effondrement d'un bâtiment voisin. 


Workers of Matharé are watching rescue squads trying to save victims of a building collapse. 

"Il m'arrive de croire que la misère attire la misère, et que les gens heureux évitent le malheur des autres"


              -August Strindberg-

    





« Sometines I have thought that misery attracts misery, and that happy people somehow avoid disaster ». 


             -August Strindberg-

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